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Académie SOCRATE
La ciencia es la estética de la inteligencia.
Gaston Bachelard,  filósofo y ensayista francés.  1884-1962
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La présente traduction au français de la section de Socrate de ce site a été possible grâce à la collaboration désintéressée de Alicia B. Mondéjar.
Traductrice.



Busto de Sócrates

Les philosophes grecs avant Socrate


Les Presocratiques


Les ioniens, la Matière

Vers l'année 1100 av J.-C. les Grecs ont commencé à fonder des colonies en Ionie, côte orientale de la mer Égée (Aujourd’hui la Turquie). Cinq siècles plus tard, aux alentours de l'année 580 av J-C., des Grecs de Ionie ont débuté la science et la philosophie.

Pendant ces cinq siècles, les grecs ont développé leurs compétences olympiques, ils ont commencé à construire avec la pierre, ils ont fait des sculptures indépendantes des bâtiments, ils ont avancés dans la céramique et leur musique, et le génial Homère leur a ouvert le chemin de la poésie. Si l'épopée de Homère était le chant au monde héroïque et aristocratique, celle de Hésiode, agriculteur des champs de Boccia était paysanne. Après la lyrique a fleuri avec des diverses modalités, des divers mètres et en divers endroits : Tyrtee est poète du courage guerrier à Sparte; Mimnerme de Colophon révèle l'esprit voluptueux d’Ionie, la chanson subjective a comme centre géographique l’île de Lesbos où se trouvent Alcée et Sapho. Alcée dit que le coquillage marin «est la fille de la pierre et de la mer». Alors, quand la science et la philosophie commencent, même si c'est très tôt dans l'histoire, la Grèce a déjà une culture digne de respect et Solon - qui était aussi un poète - est en train d'introduire ses géniales réformes sociales et politiques à Athènes.

C’est quand même surprenant, que quelques grecs d’Ionie commencent à se poser des questions jusque-là pas très habituelles. Devant eux ils avaient d'autres hommes, qui leur ressemblaient mais différents, des animaux de terre, des animaux de l’air, des animaux de la mer, des plantes aux différentes formes, des pierres, montagnes, vents, vagues, des étoiles qui tournaient, des jours et des nuits qui se succédaient ; quelques choses paraissaient durer, d'autres disparaissaient, d'autres se détruisaient entre elles. Ils se sont demandés : quelle explication on pourrait donner à tout cela ? Aristote, parlant de ces hommesA, dit qu'ils cherchaient l’arje des choses ; traduisons : « le principe des choses », la où dont le temporel du mot principe se transforme en ce qui constitue les choses, ce qui fait que les choses soient ce qu’elles sont.

Dans la ville de Mileto, un monsieur que l’on connaît par le nom de Thalès (640 av JC – 546 av JC) à considéré que le la question plus importante à répondre était «de quoi sont-elles faites toutes ces choses?» Il est arrivé à se convaincre que la réponse ne pouvait pas être dans la pluralité. Malgré le chaos apparent, il doit exister quelque chose en commun à tout, qui donne la continuité à tout et donne l’unité «au tout». Quelque chose de sous-jacent, qui se discerne par la raison mais pas par les sens. Une matière commune qui perdure malgré les apparents changements et qui explique ces changements. Thalès de Milet a cru que cette «sub-stance», ce qui est comme en dessous de tout, était l'eau ou l'humidité.

Ce qui concerne l'eau et l'humidité parle de l'état de la science de ce début. Pour la pensée philosophique le reste est plus important: l'entendement qu’il doit y avoir quelque chose de commun et permanent, sinon le monde n'aurait pas de sens. «Ce qui constitue le mérite historique du mycénien est... le concept de principe originaire de tout être, concept dont il a été le premier à voir et définir.» (1)

Anaximandre (610 av JC.- 547 av JC.) y Anaximène (585 av JC.- 528 av JC.), tous les deux aussi de Milet et disciples de Thalès, ont pensé aussi que la question fondamentale était de quoi sont-elles faites les choses? Et aussi ils ont répondu, avec une matière commune, perdurable et unifiant.

Anaximandre essaye de mettre de l'ordre et classifier les choses, et observe qu'il y a des choses opposées à d'autres, comme si elles étaient en guerre; l'opposition primaire se donne entre le chaud et le froid, le sec et l’humide. Parfois il y en a un qui gagne, parfois c’est l’autre. (PrAobablement Anaximandre ne faisait pas encore la distinction entre « l'état » d'une chose chaude, et la chose en soit). Il pense que ce qui est chaud, froid, sec, humide ne pourrait être la substance primaire de l'univers. Cela ne pourrait être ni l’eau ni l’humidité, ainsi comme Thalès l'avait dit, parce que l’humidité n'engendre par le feu, plutôt elle l’éteint. Alors la arje des choses, le principe des choses, doit être une masse indifférenciée (ni chaude, ni froide, ni sèche, ni humide) d'une énorme extension dans laquelle les éléments antagonistes y étaient seulement d'une façon latente au potentiel. Il a appelé cette masse apeiron, indéterminé.

Pour Anaximène la substance primaire était l' «air» (en grec aer que dans ce temps-là voulait dire air, buée, où brouillard). Dans son état naturel c’est l’atmosphère invisible; mais peut se condenser en brouillard et eau, et en substance solide. L' «air» dans sa forme plus pure et plus rare était l'élément de la vie. Cet élément est emprisonné dans le corps de tout animal et de tout être humain, c'est son âme.

Un disciple disait: l’âme est «une petite partie du dieu», entendant par «le dieu» l'univers. Si l'air dans sa forme plus rare est la vie et l’âme des vivants, et si l’âme fait partie du dieu-univers, l’univers continuait à être pour ces philosophes un être vivant -- preuve de la pensée pre-rationelle de laquelle ils n'arrivent pas encore à s’en séparer entièrement. Il est curieux d'observer ces hommes qui ont par la première fois l'intention d’expliquer le monde dans lequel ils vivent avec seulement l'instrument de leur raison ; ils affrontent le phénomène de la vie, comme s’ils ne pouvaient pas l’assumer et reviennent à leur réponses pre rationnelles. Vue de près, cependant, leur incapacité pour expliquer la vie nous parle simultanément de leur capacité de comprendre que le phénomène de la vie était quelque chose bien par-dessus tout le reste. Malgré qu’en ce temps-làA ils évitaient le langage de la religion dans d’autres aspects, ils ont appelé «dieu» à la substance première, à la arje qu'ils ont cru découvrir. C’est ainsi que Anaximandre l’a fait avec son apeiron et Anaximène avec son « air ». On attribue à Thalès la phrase : «tout est plein de dieux».

Mais il y avait une autre raison qui faisait de ces primitifs scientifiques continuent à penser à la substance commune comme un être vivant ; ignorant le problème de la cause première (Aristote les a traités d’ «indolents») ils ne se sont pas préoccupés d'expliquer pourquoi la substance commune qui unifie tout est devenue d'autres choses. : pierre, brouillard, oiseaux. La substance commune - comme être vivant - remplace l’indolence parce que - par vivant – explique son propre mouvement, ses propres changements.

Les ioniens ont cru que la question importante était : de quoi sont-elles faites les choses ? Ils ont répondu, avec une matière commune qui perdure malgré les changements apparents. Pour cette raison on peut les appeler «matérialistes», mais avec un sens différent à celui qu'on connaît aujourd'hui. Dans le langage moderne cela désigne une personne qui a choisi entre la matière et l’esprit comme cause ultime des choses et nie à la spiritualité tout le pouvoir causatif. Le cadre mental des ioniens était un autre : leur matière avait un esprit et une vie.

Cette conception d'unité entre matière et esprit a créé des problèmes et des tensions au fur et à mesure que la pensée grecque se développait ; il a fallu assigner de plus en plus des attributs spirituels à la matière, en incluant la pensée, jusqu’à est-ce que l’union est devenue intellectuellement insoutenable et le mental de grecs a séparé l'esprit de la matière.

Les Pythagoriques, la Forme

Même s’ils philosophaient aussi sur l'univers, leur motivation n'est pas la curiosité scientifique, comme c'était le cas des ioniens, sinon d’améliorer la vie des hommes. En fait, ils constituaient une fraternité religieuse. Pythagore l'avait fondé vers l'année 530 av JC quand il a quitté son île natale de Samos et est parti à Crotone dans le sud de l'actuelle Italie. Le fait que Pythagore soit originaire de Samos, aussi dans l’orient grec, assure le lien avec la pensée des ioniens. Même si ses disciples ont été poursuivis et dispersés par des raisons politiques, au Ve siècle nous trouvons ses communautés en diverses parties de la Grèce et le Pythagorisme comme école, a eu une longue durée.

Comme les ioniens, ils croyaient que l'univers en sa totalité était une créature vivante. L'air ou l’alène n’entoure seulement l’univers mais il imprègne tout et lui donne la vie. Ce même air ou alène donne la vie aux créatures vivantes individuelles. L’alène ou la vie de l'homme et l’alène ou la vie de l'univers infini et divin étaient essentiellement la même chose. L'univers était un, éternel et divin. Les hommes sont nombreux, divisés et mortels. Mais la part essentielle de l'homme, l’âme, n’est pas mortelle parce que c’est un fragment de l’âme divine, séparée et emprisonnée dans un corps mortel.

Le but de l'homme est de se libérer de la corruption du corps et s’unir à nouveau à l'esprit universel en devenant un esprit pur. Tant qu’il ne réussira pas, l’âme se réincarnera à répétition pas seulement dans des corps humains mais aussi dans des autres êtres. L'homme, donc, est apparenté à tout le reste. Mais en plus, tout est apparenté à tout. Ce principe fondamental du pythagorisme vient des anciennes croyances similaires à celles que les anthropologues ont trouvée dans d'autres peuples primitifs. Qu'est-ce que cela a à voir avec la philosophie?

Pythagore, certainement philosophe, a introduit la manière philosophique quand il explique le chemin de la purification et union avec le divin. Le chemin des autres était les rites externes. Celui des Pythagore, même s'il conserve les rites, insiste dans la compréhension de la structure ou forme des choses bonnes. L’étude des êtres vivants individuels ne mène pas à la compression que ceux-ci ce sont des organismes, c'est-à-dire, ses parts ce ne sont pas de parts isolées mais structurées, subordonnées à fin d'entretenir vivant le tout (Le mot grec organon signifie instrument). La vie pleine et efficace dépend de l'organisation. Le monde est ainsi. Le monde est bon et vivant et divin parce que c'est un tout organisé et ses parts obéissent à un ordre. La forme du monde est ordonnée.

Pour Pythagore, seulement ce qui est limité peut être sujet à un ordre. Autrement dit, seulement ce qui est limité peut avoir des parts liées entre elles, subordonnées les unes aux autres. Alors, ce qui est limité est bon et l’illimité est mauvais car il ne peut pas être ordonné. Il a appelé le monde kosmos, mot intraduisible qui mélange des références à l’ordre, correspondance et beauté.

Si le but de l’homme est de devenir un esprit pur pour s'identifier avec le kosmos vivant, le chemin est d'étudier comment agit et comment est ce kosmos. Cette connaissance qualifie l'homme pour être un petit kosmos, imitant la structure, la forme, l'ordre de l'univers.

En même temps Pythagore a fait des considérables progrès en mathématiques. Découvrir que les intervalles de l'escale musicale pouvaient s’exprimer avec des raisons arithmétiques entre les chiffres 1,2, 3 et 4 a été peut-être ce qui a le plus influencé dans sa façon de penser et qui a en même temps a confirmé cette façon de penser. L’illimitée variété de sons possibles, soumise à la limite et à l’ordre des chiffres, devient la musique. C'est un exemple parfait de ce qui advient dans l’univers.

Pourtant, pour expliquer le monde dans lequel nous vivons il ne faut pas chercher la matière dont il est fait, car elle est commune à tout, mais la structure, la forme de chaque chose. Le centre d'attention se déplace de la matière à la forme. Mais quels concepts ou mots sont à la disposition de Pythagore pour exprimer cette variété des formes? Il avait réussi à exprimer quelques-unes d'entre elles avec des chiffres et c'est peut-être pour cela qu'il a dit «les choses sont des chiffres».

Le problème du mouvement

Jusque lors les philosophes ont cherché quelque chose de permanent pour expliquer le monde dans lequel ils vivaient ; Pythagore y a ajouté l'ordre et l'harmonie. Mais, pendant que les athéniens avançaient vers la démocratie, la pensée grecque en général se développe aussi et il n’est plus naturel d’accepter une unique substance matérielle comme principe de tout. En plus, les explications données de la variété des choses, de ses changements et ses mouvements, ne semblaient pas convaincantes. Des nouveaux philosophes qui essayaient de répondre à ces questions ont émergé.

Vers la fin du sixième siècle, début du cinquième, Héraclite (544 av JC – 484 av JC) contredit tout ce qui a été dit jusqu'à présent en affirmant qu'il n’y a rien de permanent et que l'harmonie n'existe pas. Ce qui vit, vit par la destruction d'une autre chose. Le feu vit par la mort de l'air. Ce qui semble harmonie n'est qu’une tension des opposés. La base de l'équilibre est la lutte ; la lutte est bonne en soi car c’est la source de la vie. La arje (principe) n'est plus de l'eau ou de l'air apeiron, mais devenir pur. Affluer.

Le feu proportionne une espèce symbole du monde. C’est la meilleure expression de ses deux principes centraux: 1) tout né de la lutte et 2) tout est constamment en train d’affluer. Le feu vit en consumant et change constamment de matière. Le monde est ainsi, on peut dire qu’il est une espèce de feu.

La réponse qui donne Parménide (540 av JC – 470 av JC) est exactement la contraire à celle de Héraclite et un retour de la matière unique: les changements et la variété des choses du monde ont une explication : ils sont une pure illusion. Le mouvement est impossible. La réalité est une substance simple, immobile et un immuable.

Comment est-ce que Parménide arrive à cette extraordinaire conclusion ? Pour le comprendre rappelons-nous à nouveau de la pauvreté des instruments du mental avec laquelle ces penseurs évoluent. Ici le problème est fondamentalement grammatical avec des répercussions logiques.

En grec, le verbe être signifie exister. Parménide a pris cela très au sérieux. Dire que d'une chose est telle chose, vient à dire qu'elle existe. Pourtant, dire que l'air dévient l'eau est un mensonge et une absurdité car si ce n'est plus de l’air, il n’existe plus et l'eau, qui n'était pas, n’existait pas. Si nous acceptons le changement nous acceptons que ce qui est devient ce qui n'est pas, ce qui existe devient ce qui n'existe pas. Le mouvement n'existe pas non plus, car si le mouvement existait l'espace vide existerait aussi, mais l'espace vide serait ce qui n'est pas, ce qui n'existe pas.

Le monde réel, pourtant, est quelque chose d’immuable et immobile. Pourquoi est-ce que les sens nous disent le contraire ? Oui, et c’est une pure illusion. Seulement le mental capte la vérité. Parménide a été le premier a exalter l'intelligible au détriment du sensible et conduit de cette façon les grecs sur le chemin abstrait du mental, chemin pour lequel les Grecs ont prouvé être doués. Mais le manque d’ intérêt de Parménide pour les phénomènes dont les sens nous informent, a mis la séance européenne – selon l’avis de quelques-uns - sur un faux chemin qui a duré plus de mil ans.

La pensée de Parménide a influé pour très longtemps à travers ce qu'on a appelé l’école Élée. Mais, d'un autre côté, le sens commun d’autres grecs s'est révélé contre l'exclusivité de la raison et a essayé de sauver le monde dont les sens nous informent.

Pour Empédocle (492 av JC - 432 av JC) l’arge étaient quatre éléments qu’il appelait «racines» (racines de tout le reste): la terre, l'eau, l’air et le feu. Les combinaisons diverses de ces quatre racines expliquaient la diversité des choses. Il revient, donc, en suivant Pythagore, à l'importance de la structure ou la forme des choses.

Chacune des quatre racines est quelque chose de ultime et irréductible. Elles ne naissent ni périssent pas. De ces quatre racines se détachent des petites parts qui, en s'unifiant avec des autres petites parts des autres choses, fonts des nouvelles combinaisons. Ce que les hommes appellent paraître et disparaître c’est ce mélange et séparation des parts. Le devenir, pourtant, n’est qu’un changement de place des parts ou éléments constitutifs. «Même si les éléments qu’il a pris en tant que vrais ne l’étaient pas ... il a eu le mérite d'avoir eu avec exactitude l'idée de l'élément» (2)

Mais qu'est-ce qui fait que ces «racines» puissent se combiner des formes diverses? Pas la première fois on pense - grand pas vers la vérité – qu’il doit y avoir une cause motrice de la matière dont les choses sont faites, différente et indépendante. Il croit nécessaire d’accepter qu’il s’agit de deux causes motrices, comme deux forces, qu'il appelle «amour» et «lutte». Des forces d’attraction et répulsion. L’ «amour» fait que les hommes fassent le bien; la «lutte» fait qu’ils fassent le mal. Étant donné que ces forces sont différentes de la matière des choses, sommes-nous entrain de faire le pas de la reconnaissance qu'il existe quelque chose qui n'est pas matière? Par la façon de parler d’Empédocle, on ne dirait pas que sa conception de ces forces soit quelque chose de non matériel.

Ce nouveau pas a été donné par Anaxagore (500 av JC - 428 av JC) qui vivait à Athènes à la même époque que Périclès. Il affirme avec Empédocle qu’il doit y avoir une cause motrice différente et indépendante de la matière dont les choses sont faites, et ajoute que cette cause motrice n'est pas matière, mais l'esprit, qui gouverne le monde, lui donne de l'ordre.

Ce pas entraîne une double avance : 1) Etre ne signifie pas toujours être matériel; l'intelligence d’Anaxagore découvre une nouvelle façon d’être : l’être spirituel. 2) Etant donné que l'esprit gouverne le monde, le soumet a un ordre, le monde et ses choses ont un propos ; c'est ce que plus tard on appellera cause finale; en plus de chercher la cause motrice il faut chercher aussi la cause finale, celle qui découvre le sens, le propos, l'orientation des choses.

Aristote commente: «… quand quelqu'un (Anaxagore) a dit que pas seulement les animaux sont intelligents mais aussi la Nature ; que cette intelligence était la cause du monde et de tout l'ordre des choses, il a paru sobre et prudent en comparaison des anciens, des amis à dire de choses banales» (3)

Est-ce le commencement de l'acceptation d'un Dieu qui gouverne le monde rationnellement et à qui ont connaît par voie rationnelle? Socrate et Platon reprochent à Anaxagore d’affirmer que l'esprit est la cause première de tout et d’oublier en suite cet esprit en essayant de tout expliquer comme s'il n'existe pas. Dans ce sens le pas d’Anaxagore n’a pas eu de transcendance.

Un troisième effort pour sortir de la camisole de force imposée par Parménide est celui du groupe appelé les atomistes, dont Démocrite 460 av JC – 370av JC) est le plus connu. À la place des quatre « racines » d’Empédocle, Démocrite présume que le monde dans lequel nous vivons est fait des particules minimes, tellement minimes que pas seulement nous ne pouvons pas les voir mais qu’en plus nous ne pouvons pas les diviser (pour cela on les appelait « atomes », indivisibles). Ils bougent à une grande vitesse. Elles sont toutes faites du même matériel indestructible mais ont des diverses tailles et formes. La diverse combinaison de ces particules explique les divers êtres que nos sens perçoivent. Plus elles sont serrées entre elles, plus solide est l’objet qu'elles constituent.

Que captent nos sens ? Les choses sucrées sont formées par des atomes lisses qui plaisent à notre langue quand elles la touchent ; les aigres, par contre, par des atomes caustiques. Les couleurs proviennent de la forme et position des atomes qui reflètent la lumière qui leur arrive ; la lumière est aussi faite d’atomes mais particulièrement fins et rapides. Les objets émettent des sortes des pellicules (aussi des atomes) qui conservent la forme de l’objet quand elles bougent dans l’espace et, quand elles touchent l'oeil, nous «voyons» l'objet. Les atomes plus subtils et volatils font les âmes des animaux et des hommes. Tout est matière et toute la connaissance des sens reste réduite au tact.

La présupposition des atomes en train de bouger rapidement oblige à Démocrite à accepter que le vide dont les atomes bougent existe. Mais si tout ce qui existe est fait d’atomes, comment existe le vide? Démocrite a recours à un paradoxe: «ce qui n'est pas existe le même que ce qui est». Pourquoi bougent les atomes? Ils répondent disant qu’un mouvement cause un autre mouvement. Aristote ne sera pas satisfait avec cette réponse et signalera que les atomistes esquivent le problème de l'origine du mouvement dans son ensemble.

Même si ces premiers efforts de la raison humaine pour comprendre le monde ont été admirables, nous ne pouvons pas ignorer qu'ils laissaient l'homme courant dans un état de confusion. L'homme courant se trouvait devant le dilemme, soit de croire, avec Parménide, que tout mouvement était illusion et la réalité un tout immobile, soit de «sauver les phénomène» (comme les autres avaient l’insolence de dire) en acceptant comme réalités uniques les atomes - les atomes invisibles, incolores, inodores, aphones - et le vide. Aucune des deux théories n’était satisfaisante ni particulièrement croyable. De toute façon, si on croyait les physiciens, alors ce qu'ils appelaient la physis ou nature réelle des choses était quelque chose d’extrêmement écarté du monde dans lequel nous avons l'impression de vivre. S’ils étaient dans le vrai, la nature du monde réel n'avait pas beaucoup d'importance pour l'homme qui devait traiter tous les jours avec en monde complètement différent. (4)

L'intérêt intellectuel pour la physis a commencé à se perdre et la curiosité des philosophes est orientée vers la vie humaine même, vers le problème de la cohabitation, des lois et du gouvernement. Enfin de comptes c’étaient des problèmes qui intéressaient beaucoup de grecques bien avant Thalès, des problèmes auxquels Solon à Athènes avait donné des sages réponses pratiques et dont d’autres politiciens ont donné des réponses pour le bien où le mal de leurs concitoyens.

Depuis les temps de Héraclite et Parménide Grèce à était en guerre avec la Perse sous la direction de Sparte. Curieusement, la Perse vaincue, ce n’est pas Sparte mais Athènes qui dévient la ville principale. Athènes avance vers sa démocratie et entre dans une période de gloire de son art, invite à d'autres villes à former la Ligue de Délos avec le propos de se préparer pour une possible nouvelle guerre avec la Perse mais la Ligue à fini par être l'instrument du gouvernement athénien - l'assemblée de ses citadins libres - pour opprimer d'autres villes. À ce moment-là la guerre du Péloponnèse entre Sparte et Athènes est sur le point de commencer.

Evidemment, les philosophes auront à s'occuper d'autres nouveaux sujets.


(1) Johannes Hirschberger: Historia de la Filosofía, Biblioteca Herder, vol I, p. 46. [Volver]
(2) Hirschberger: Ibid., p. 62. [Volver]
(3) Aristóteles: Metafísica, Lib. I, cap. 4 (Aristóteles, Obras, Aguilar, p. 915). [Volver]
(4) W. K. C. Guthrie: Ibid.. p. 67. [Volver]
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